Vous êtes ici : Accueil > Actualités > Clause abusive : exigibilité d’un prêt sans mise en demeure préalable

Clause abusive : exigibilité d’un prêt sans mise en demeure préalable

Le 16 mai 2023
Clause abusive : exigibilité d’un prêt sans mise en demeure préalable
Protection des consommateurs - clauses abusives – emprunteur – banque - déchéance du prêt – exigibilité immédiate -sans mise en demeure - sans préavis - défaut de paiement des échéances - déséquilibre significatif

Par acte notarié du 4 décembre 2009, une banque a consenti à une femme  un prêt immobilier en francs suisses, garanti par une hypothèque et comportant une clause de soumission à l'exécution forcée immédiate.

A la suite du défaut de paiement des échéances de ce prêt, la banque a délivré à l'emprunteuse un commandement aux fins de vente forcée.

Le 17 février 2020, le tribunal de l'exécution forcée en matière immobilière a ordonné la vente forcée des immeubles garantis, fixé le montant de la créance de la banque et commis un notaire pour précéder à l'adjudication.

L'emprunteuse a formé un pourvoi immédiat en arguant du caractère abusif de la mise en œuvre de la clause d’un prêt par laquelle le créancier s'autorise, en raison d'un manquement du débiteur à son obligation de rembourser une seule échéance du prêt au jour prévu, de prononcer la déchéance du terme sans mise en demeure préalable et immédiatement, sans préavis d'une durée raisonnable ni mécanisme de nature à permettre la régularisation d'un tel retard de paiement.

 

Situation hélas extrêmement courante.

 

La Cour de Cassation va faire droit au pourvoi en affirmant que méconnaît son office et viole l'article L. 132-1 du code de la consommation, dans sa rédaction antérieure à celle issue de l'ordonnance n° 2016-301 du 14 mars 2016, une cour d'appel qui fait application d'une clause d'un contrat de prêt immobilier autorisant la banque à exiger immédiatement, sans mise en demeure ou sommation préalable de l'emprunteur ni préavis d'une durée raisonnable, la totalité des sommes dues au titre de ce prêt en cas de défaut de paiement d'une échéance à sa date, sans examiner d'office le caractère abusif d'une telle clause.

 

L'article L. 132-1 du code de la consommation disposait que dans les contrats conclus entre professionnels et non-professionnels ou consommateurs, sont abusives les clauses qui ont pour objet ou pour effet de créer, au détriment du non-professionnel ou du consommateur, un déséquilibre significatif entre les droits et obligations des parties au contrat.

 

Cet article a été abrogé par l’ordonnance n°2016-301 du 14 mars 2016  et remplacé par l’article L212-1 du code de la consommation

Cass civ 22 mars 2023 n°21-16.476

https://www.courdecassation.fr/decision/641aaa490c73d704f5348204