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1. Résumé succinct
Contexte :
Les demanderesses : les sociétés Centre France Automobiles (CFA) et Conseils et Services Automobiles du Cher, représentées par le liquidateur SCP Axel Ponroy.
Les défenderesses : la Banque CIC Ouest et la Caisse régionale de crédit agricole mutuel Centre Loire.
Le litige portait sur la rupture prétendument abusive de concours bancaires par les banques.
Impact principal : La Cour de cassation a cassé l'arrêt de la cour d'appel de Bourges (22 novembre 2018) en raison d'une application erronée de l'article L. 650-1 du code de commerce. La cassation précise que cet article ne s'applique pas à une action fondée sur la rupture fautive de crédits, mais uniquement sur un octroi fautif.
2. Analyse détaillée
Les faits :
Les sociétés demanderesses avaient obtenu des crédits bancaires.
Ces crédits ont été dénoncés par les banques le 2 octobre 2014 et le 2 février 2015.
CFA a été placée en liquidation judiciaire le 21 avril 2015, et CSA en procédure de sauvegarde le 9 juin 2015.
Une action en responsabilité a été engagée contre les banques pour rupture abusive de crédits, invoquant les articles 1134 et 1147 du code civil et L. 313-12 du code monétaire et financier.
La procédure :
Première instance : Le tribunal de commerce a déclaré l'action irrecevable en raison de l'article L. 650-1 du code de commerce.
Appel : La cour d'appel a confirmé cette décision.
Pourvoi en cassation : Les demanderesses ont contesté l'application de l'article L. 650-1, affirmant qu'il ne couvre pas la responsabilité liée à une rupture fautive de crédits.
Contenu de la décision de la Cour de cassation :
Arguments des parties :
Les demanderesses soutiennent que l'article L. 650-1 ne concerne pas les ruptures de crédits.
Les banques invoquent que cet article protège les créanciers contre toute action liée aux crédits consentis.
Raisonnement juridique :
La Cour rappelle que l'article L. 650-1 vise les actions liées à l'octroi de crédits fautifs, non à leur retrait. La cour d'appel a donc commis une erreur de droit.
Solution retenue : La Cour de cassation casse et annule l'arrêt de la cour d'appel.
3. Références et articles juridiques
Décision analysée :
Cass. com., 23 sept. 2020, n° 19-12.542
Articles appliqués :
L. 650-1 du code de commerce : Limite la responsabilité des créanciers en procédure collective, sauf fraude, immixtion caractérisée, ou disproportion des garanties.
L. 313-12 du code monétaire et financier : Réglemente les conditions de rupture des crédits bancaires.
Lien source : Décision complète sur Légifrance
4. Analyse juridique approfondie
Impact sur la jurisprudence : Cet arrêt clarifie que l'article L. 650-1 ne peut être utilisé pour déclarer irrecevable une action en rupture abusive de crédit. Cette décision renforce la distinction entre octroi et rupture de crédits.
Évolution des pratiques : Les établissements bancaires doivent être vigilants dans la gestion des crédits, car la rupture abusive peut engager leur responsabilité en dehors du champ d'application de L. 650-1.
5. Accompagnement juridique
Pour toute assistance juridique concernant la responsabilité des banques, la SELARL Philippe Gonet à Saint-Nazaire est à votre disposition. Nous offrons :
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