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1. Résumé succinct
Contexte et enjeux
L’arrêt du 12 février 2025 rendu par la Cour de cassation, chambre commerciale, financière et économique, concerne un litige entre M. C. et M. J., associés de la SARL Tbt 49. Le différend porte sur l’application d’une clause américaine de leur pacte d’associés, en cas de conflit grave entre eux.
Impact principal
La Cour de cassation rejette le pourvoi de M. C. et valide l’interprétation de la clause par la cour d’appel. Cette décision confirme que :
La clause américaine est valable tant que son mécanisme garantit la détermination du prix de cession des parts.
L’associé déclenchant la procédure n’a pas l’obligation de transmettre spontanément des documents comptables sauf stipulation contraire.
La mise en œuvre de la clause est légitime en cas de désaccord grave perturbant le fonctionnement de la société.
2. Analyse détaillée
Les faits
M. C. et M. J. sont associés de la société Tbt 49 (60 % pour M. C. et 40 % pour M. J.) et co-gérants. Leur pacte d’associés prévoit une clause américaine, qui permet à un associé d’imposer à l’autre :
Soit d’acheter ses parts à un prix fixé par lui-même.
Soit de vendre ses propres parts au prix fixé initialement.
Après des désaccords persistants, M. J. active la clause en proposant de vendre ses parts à M. C. pour 40 000 €, tout en rappelant que, si l’option n’était pas levée, M. C. serait obligé de lui vendre les siennes pour 60 000 €.
M. C. refuse et conteste la validité de la clause devant la justice.
La procédure judiciaire
Cour d’appel d’Angers (7 mars 2023)Confirme que la clause américaine est valide et s’applique à ce cas précis.
Condamne M. C. à céder ses parts à M. J. pour 60 000 €.
Cour de cassation (12 février 2025)Rejette le pourvoi de M. C.
Confirme que la clause américaine permet une détermination suffisante du prix, conformément à l’article 1591 du Code civil.
Indique que M. J. n’avait pas à fournir spontanément les documents comptables à son associé.
Arguments des parties et raisonnement juridique
Arguments de M. C. (demandeur au pourvoi)
Le prix fixé par la clause est indéterminable, ce qui devrait invalider la clause (art. 1591 C. civ.).
Il n’y avait pas de désaccord grave et persistant, condition requise pour activer la clause.
M. J. aurait dû fournir les documents financiers pour garantir une négociation transparente (art. 1104 C. civ.).
Arguments de M. J. et de la société Tbt 49 (défendeurs)
Le prix est déterminable grâce au mécanisme imposé par la clause américaine.
Le conflit était réel et nuisait à la gestion de la société.
L’obligation de communication de documents n’existait pas, faute de clause spécifique.
Décision de la Cour de cassation
Le prix est déterminable car la clause impose une offre initiale qui devient le prix de rachat des parts en cas d’option inverse.
La paralysie de la société est avérée, justifiant l’application de la clause.
Il n’existait pas d’obligation légale ou contractuelle de transmission spontanée des documents comptables.
3. Références et articles juridiques
Décisions citées
Cour d’appel d’Angers, 7 mars 2023, n° 22/01628
Cour de cassation, chambre commerciale, 12 février 2025, n° 23-16.290
Textes légaux appliqués
Article 1591 du Code civil (Détermination du prix dans les contrats de vente)
Article 1103 du Code civil (Force obligatoire du contrat)
Article 1104 du Code civil (Bonne foi contractuelle)
4. Analyse juridique approfondie
Conséquences sur la jurisprudence
Validation renforcée des clauses américaines en droit des sociétés.
Limitation des obligations d’information entre associés en cas de rachat forcé.
Confirmation que les conflits entre associés peuvent justifier des mécanismes de sortie forcée.
Évolution des pratiques
Les rédacteurs de pactes d’associés devront veiller à définir précisément les conditions de mise en œuvre des clauses de sortie.
L’insertion d’une obligation de transmission d’informations financières pourrait être une bonne pratique contractuelle.
5. Critique des sources et de la décision
Cette nouvelle décision s’inscrit dans une continuité jurisprudentielle stricte sur la validité des clauses américaines.
6. Accompagnement juridique
Pourquoi consulter un avocat en cas de litige entre associés ?
Éviter les conflits en anticipant des clauses contractuelles claires.
Assurer un prix équitable en définissant des critères objectifs.
Préserver les intérêts des associés face à des stratégies d’éviction.
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