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Mandat du syndic et nullité d’appel : Analyse de l’arrêt du 16 septembre 2015

Le 04 novembre 2015
Mandat du syndic et nullité d’appel : Analyse de l’arrêt du 16 septembre 2015
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1. Résumé succinct

Contexte :

Parties impliquées : M. et Mme X... et M. Y... (les consorts X...-Y...), demandeurs, contre le syndicat des copropriétaires de l’immeuble sis 84 rue d’Amsterdam, représenté par la société Degueldre, syndic.
Juridiction concernée : Cour de cassation, Troisième Chambre Civile.
Nature du litige : Irrecevabilité de l’appel formé par le syndic au nom du syndicat des copropriétaires pour défaut de mandat valide.

Impact principal :
La décision confirme que l’appel interjeté par un syndic sans mandat valide est nul de plein droit, et cette nullité n’est pas susceptible de régularisation rétroactive après l’expiration du délai d’appel. Elle renforce la rigueur juridique requise pour la représentation des copropriétés.


2. Analyse détaillée

Les faits :
Les consorts X...-Y... ont saisi la justice pour annuler une décision d'assemblée générale des copropriétaires. La société Degueldre, agissant en qualité de syndic, a interjeté appel au nom du syndicat le 25 octobre 2011. Cependant, le mandat de la société Degueldre avait expiré le 31 décembre 2010, et aucune assemblée générale n’avait renouvelé son mandat avant cette date.

La procédure :

Première instance : Le tribunal a accueilli la demande d’annulation des consorts X...-Y....
Cour d’appel de Paris (29 janvier 2014) : La cour a déclaré irrecevable l’appel interjeté par la société Degueldre pour défaut de mandat valide, malgré un mandat rétroactif adopté lors d'une assemblée générale tenue le 5 juillet 2012.
Pourvoi en cassation : Le syndicat des copropriétaires a contesté cette décision, arguant que le mandat rétroactif régularisait les actes passés.


Le contenu de la décision :

Arguments des parties :

Consorts X...-Y... : Ont contesté la validité des actes de procédure engagés par la société Degueldre pour absence de mandat valide.
Syndicat des copropriétaires : A invoqué la régularisation rétroactive du mandat par l’assemblée générale du 5 juillet 2012.

Raisonnement juridique de la Cour :La Cour a jugé que la régularisation d’un mandat ne peut intervenir après l’expiration du délai d’appel. Elle a relevé que le mandat rétroactif conféré en 2012 était inefficace pour couvrir les actes accomplis par un syndic sans pouvoir en 2011.


Solution retenue :La Cour de cassation a confirmé l’irrecevabilité de l’appel et condamné le syndicat aux dépens.

3. Références et articles juridiques
Référence de la décision :
Cour de cassation, Troisième Chambre Civile, 16 septembre 2015, n° 14-16.106

Textes juridiques appliqués :

Article 122 du Code de procédure civile :
Relatif à la capacité de représenter en justice.


Article 126 du Code de procédure civile :
Prévoit que les nullités de fond ne peuvent être couvertes après l’expiration des délais de recours.


Loi du 10 juillet 1965 (régissant la copropriété des immeubles bâtis).

4. Analyse juridique approfondie

Raisonnement juridique :

La Cour de cassation a souligné que le mandat du syndic étant expiré au moment de l’appel, ce dernier était dépourvu de qualité pour agir. Toute régularisation postérieure à l’expiration du délai d’appel est inefficace pour couvrir une nullité de fond.

Conséquences juridiques :

Impact sur la jurisprudence : Cette décision consolide la jurisprudence selon laquelle les actes accomplis sans mandat valide sont irréguliers et irréparables au-delà des délais légaux.

Évolution des pratiques : Elle impose aux copropriétés une vigilance accrue quant à la validité des mandats des syndics, notamment en matière de contentieux.

5. Critique des sources et de la décision

Points faibles ou controversés :

Cette position stricte peut être perçue comme peu favorable aux copropriétaires, en cas d’erreur administrative mineure.
Elle pourrait encourager des contestations systématiques des mandats des syndics dans les contentieux.


6. Accompagnement juridique
Pour garantir la validité des mandats et des actions en justice des copropriétés, il est conseillé de consulter la SELARL Philippe GONET, cabinet d’avocats expérimenté, qui offre :

Un audit des mandats et décisions d’assemblées générales.
Une assistance en cas de contentieux liés à la copropriété.

Cass 3ème Civ 16 sept 2015 n°14-16.106

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